Chez qui et comment rechercher un cancer occulte ? - 24/02/22
Résumé |
Le terme cancer occulte dans la maladie thromboembolique veineuse (MTEV) définit une néoplasie active, asymptomatique avec un bilan biologique et d’imagerie standard normal. On estime à environ 5 à 10 % de cancers diagnostiqués dans l’année qui suit le diagnostic de MTEV non provoquée alors que le cancer n’était pas « visible » initialement. Les sociétés savantes actuelles recommandent un bilan clinique et biologique simple avec une mise à jour des dépistages recommandés pour l’âge. L’enjeu actuel est de proposer aux praticiens des stratégies de dépistages de cancers occultes afin de permettre une prise en charge précoce du cancer tout en limitant les examens complémentaires inutiles et invasifs. Parmi les examens radiologiques, la TDM est souvent utilisée dans cette indication. Cependant, l’essai randomisé SOME a montré un taux de cancers occultes similaire avec une TDM abdomino-pelvienne (4,5 %) par rapport à une stratégie dite limitée (3,2 %). De même, la 18-FDG TEP scan n’avait pas permis de diagnostiquer plus de cancers occultes qu’une stratégie classique (5,6 % vs 2 %, p=0,065), malgré une excellente valeur prédictive négative. Dans ces essais, le taux de cancers occultes était deux fois moins important qu’attendu entraînant un manque de puissance significatif. Pour pallier cette limite, l’essai MVTEP2 a débuté avec un effectif revu à la hausse et un critère de jugement principal qui portera sur le nombre de cancers manqués par la stratégie de dépistage. Par ailleurs, afin d’améliorer les performances du dépistage de cancers occultes, le score RIETE (âge>70 ans, tabagisme, anémie, thrombocytose, maladie respiratoire chronique et absence de MTEV ou de chirurgie récente) a été développé pour identifier les patients à haut risque. Il a montré des performances intéressantes et une validation prospective de ce score est en cours avec l’essai SOME-RIETE, qui étudie l’intérêt de la 18-FDG TEP scan chez des patients à haut risque selon RIETE. Outre les stratégies basées sur l’imagerie, la détection d’ARN tumoral circulant pourrait également permettre de dépister des cancers occultes, ainsi l’étude PLATO-VTE devrait préciser les performances de ce test. En conclusion, le dépistage du cancer occulte n’est pas recommandé à ce jour. Cependant, des études en cours pourraient amener à modifier notre pratique prochainement. Il reste cependant à prouver que ces stratégies de diagnostic précoce améliorent le pronostic des patients, ce qui n’est pour l’instant pas démontré.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cancer occulte, MTEV
Plan
Vol 47 - N° S
P. S8 - mars 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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